Les réflexes archaïques ou primitifs, qu'est-ce que c'est ?
Qu’est - ce qu’un réflexe ?
Vous connaissez le test du marteau à réflexes que le médecin effectue au niveau du genou.
Il illustre bien ce qu’est une réaction réflexe : c'est quelque chose qu’on ne contrôle pas, une réaction involontaire. Dès que le genou reçoit le stimuli au contact du marteau, la jambe se soulève par automatisme.
Alors, les réflexes archaïques ou primitifs, c’est quoi ?
Il s'agit d'une réaction involontaire qui est déclenchée par la partie la plus primitive de notre cerveau, le cerveau reptilien que l'on appelle souvent aujourd'hui le tronc cérébral. C’est la partie la plus ancienne du cerveau, celle que nous avons en commun avec les reptiles, d’où son ancien nom de « cerveau reptilien ».
C’est lui qui est responsable de l’instinct de survie : il s’assure que notre organisme est hors de danger et que sa sécurité intérieure n’est pas menacée.
Cette partie du cerveau s’occupe aussi des fonctions automatiques de notre système nerveux, auxquelles on n’a pas besoin de penser : battements de cœur, digestion, respiration etc.
Un réflexe archaïque ou primitif est donc une réaction non contrôlée, qui fait partie du programme du système nerveux que l’enfant reçoit avant même de naître.
Cela fait référence à toutes les réactions que le nourrisson ne contrôle pas et qui font suite aux stimulations qu’il reçoit de son environnement.
Exemple:
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Un nouveau-né qui tient fermement votre doigt avec une telle force qu’il ne veut plus le lâcher
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Ou encore, un bébé qui, dans vos bras, entend un bruit soudain (objet qui tombe, téléphone qui sonne...), sursaute et tout son corps s’ouvre en extension, comme en forme de banane.

Mais à quoi servent ces réflexes
archaïques ?
Les réflexes archaïques, lorsqu'ils sont intégrés, permettent à l’enfant de passer d’un mouvement involontaire c'est à dire une réaction, à un mouvement volontaire, c'est à dire une action.
Ils permettent de créer et d’intégrer les patrons de mouvement qui permettront à l’enfant de développer son tonus musculaire, sa coordination, son organisation visuelle, vestibulaire et spatiale et plein d’autres habiletés, aussi bien motrices que cognitives.
Lorsque les réflexes sont bien intégrés, l’enfant peut bouger librement et volontairement. Il n’est pas coincé dans d’anciens patrons moteurs qu’il ne contrôle pas.
Ces patrons de mouvement constituent les fondations essentielles pour bien apprendre, se concentrer, grandir et se développer.
Ils permettent de mettre en place une base solide sur laquelle se développeront de manière saine les capacités cognitives, émotionnelles et physiques de l’enfant et du futur adulte.
Si un réflexe n’a pas terminé son développement, il reste actif et en période de stress ou de détresse, il peut être réactivé. Un réflexe actif aura des répercussions sur la maturation du cerveau, sur la maturité affective, émotive et sociale . Il occasionnera des conséquences sur le développement moteur et cognitif.
Ainsi, même si un réflexe a été bien intégré à la base, il peut revenir affecter votre vie, même chez les adultes, par exemple lorsque votre cerveau passe en mode « survie » suite à un événement bouleversant ou un grand stress.
D’où viennent les réflexes primitifs ?
Jusqu’aux années 80, on ne connaissait pas l’utilité des réflexes archaïques sur le développement de l’enfant. On observait les dits réflexes, on les testait à la naissance comme le fait encore aujourd'hui le pédiatre, mais on n'allait pas plus loin.
Peter Huxley-Blythe (1925-2013), un psychologue anglais, a été le premier à être reconnu pour avoir émis l’idée que les réflexes primitifs ont une incidence sur le reste de la vie, surtout lorsqu’ils ne sont pas inhibés.
Dès 1975, Blythe s'est en particulier, concentré en sur l’étude du rôle du système nerveux central sur les troubles de comportement et d’apprentissage.

Mais… qu’est-ce que ça peut bien changer ?
Pour que le développement global du bébé puis de l’enfant se fasse de façon optimale, chaque réflexe archaïque doit être intégré, et ce, dans un ordre bien précis.
En effet, chaque réflexe qui s’inhibe prépare le terrain pour les réflexes suivants à intégrer. Dans le développement de l'enfant, un réflexe mal intégré aura des conséquences sur l’intégration des autres réflexes.
La métaphore de la roue
Les réflexes sont inter-reliés. L’un prépare la place pour le suivant. Si le premier réflexe (paralysie par la peur) n’est pas intégré, c’est comme si on retirait une partie à une roue dentelée : elle continue à rouler mais avec les cliquetis.
Cela empêche alors le deuxième réflexe (Moro) de s’intégrer, on retire une autre partie à la roue dentelée : ça roule, ça va, mais seulement si on est sur une autoroute connue. Par contre, devant une situation nouvelle, une route cahoteuse, l’enfant aura plus de difficulté.
Cela aura un impact sur le troisième réflexe (attachement) et une autre partie de la roue sera troquée… L’enfant pourra avoir des difficulté à créer des liens, des relations solides.
Et ainsi de suite, cela aura un impact sur tous les réflexes archaïques suivants.
Quelles sont les conséquences d’un réflexe archaïque mal intégré ?

Puisque les réflexes archaïques servent à poser les bases du réseau neuronal, sur lesquelles les autres connexions vont s’appuyer, leur non-intégration peut avoir des conséquences dans plusieurs sphères de la vie.
Conséquences physiques, émotionnelles et cognitives
Les conséquences physiques : au niveau de la coordination motrice, de la motricité globale et fine, enfants qui découpent avec le bout de la langue sorti, qui s’assoient avec les jambes autour des pieds de chaise...
Les conséquences émotionnelles : comme mentionné plus haut, le cerveau primitif, d’où émergent les réflexes du même nom, est le centre de protection et de sécurité du cerveau humain. Ainsi, des réflexes mal intégrés peuvent affecter la maturité et l’équilibre émotionnel de l’enfant et de l’adulte à venir.
L’estime et la confiance en soi peuvent en souffrir, sensibilité intérieure, fragilité intérieure, enfant qui a de la difficulté à gérer le changement, qui a tendance à être anxieux, à s’opposer, à éviter, à argumenter.
Les conséquences cognitives : les apprentissages se produisent lorsque le cerveau fait des connexions entre les neurones. Les réflexes archaïques pas bien intégrés supposent des connexions neuronales de base incomplètes ou pas tout à fait bien établies. Cela fragilise les processus mentaux des fonctions supérieures du cerveau et il est difficile pour le cerveau de créer de nouvelles connexions et par conséquent de nouveaux apprentissages.
C’est comme si vous tentiez de bâtir une maison sur des fondations instables, sur un sol mou, vous pouvez y arriver, mais il en restera des bases qui peuvent s’effondrer à tout moment.
Les conséquences physiques, émotionnelles ou cognitives sont des manifestations des réflexes archaïques de sécurité qui n’ont pas tout à fait terminé leur maturation.
Les premiers réflexes :
Moro et RPP pour la sécurité
Si les premiers réflexes, les réflexes de sécurité, principalement, le réflexe de Moro et le RPP, réflexe de paralysie par la peur à se mettre en place, n’ont pas terminé leur intégration, il peut en résulter, des enfants facilement irritables, hypersensibles, qui réagissent fortement, qui s’opposent, qui ont des comportements dits « intenses ».
Sur le plan physique : en ce qui concerne les mouvements, les réflexes archaïques favorisent le passage du mouvement involontaire (réflexe) au mouvement volontaire (contrôlé).
Mal intégrés, les réflexes ont une incidence sur la coordination, la proprioception, l’équilibre et la perception spatiale, entre autres.
On peut alors observer des enfants agités, impulsifs, que l’on dit hyperactifs, qui ne tiennent pas en place, qui changent de posture continuellement sur leur chaise, s’assoient au sol en w, descendent les escaliers « comme des éléphants » etc.
La recherche a démontré que ces « blocages » pourraient être l’une des causes de différents troubles : troubles d’apprentissage, troubles du spectre de l’autisme (TSA), trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), dyspraxie, dyslexie, dysorthographie… et bien d’autres !

Qu’est-ce qui peut perturber l’intégration d’un réflexe ?
Plusieurs causes peuvent être à l’origine de la non-inhibition d’un réflexe primitif : le stress de la mère, un accouchement difficile et/ou par césarienne, un traumatisme ou un choc émotionnel, une naissance prématurée un développement moteur entravé, un accident etc.
Y a t-il des solutions pour intégrer ces réflexes ?
La réponse est OUI !
Plusieurs méthodes peuvent apporter une aide au niveau de l’intégration des réflexes archaïques. La plupart d’entre elles font appel à des stimulations sensorielles, à des mouvements ou à des pressions isométriques dont les méthodes de « mouvements rythmiques ».
Ces techniques ont pour but de stimuler le fonctionnement et la coordination de chaînes musculaires précises pour permettre au corps d’inhiber la réaction réflexe et d’intégrer le patron de mouvement.
Les mouvements réflexes et leur inhibition proposent alors une nouvelle lecture de divers troubles : TDA/H, TSA, l’énurésie, l’hyperactivité, l’opposition, l’impulsivité, la dyspraxie, la dyslexie, la dyscalculie, les difficultés d’apprentissage et de comportement.
Leur compréhension permet l’émergence de nouvelles stratégies pour améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent et de leur entourage.
Etape incontournable : la sécurité intérieure
Les premiers réflexes à émerger sont ceux liés à la sécurité intérieure, plus particulièrement les réflexes de Moro et de paralysie par la peur (RPP).
Pour apaiser l’opposition, l’anxiété, l’hypersensibilité et l’agitation, il est généralement efficace de stimuler l’intégration des réflexes. Et quoi de mieux que le faire de façon ludique, avec des mouvements, des activités et des jeux, pour que l’enfant connecte et collabore, il ne se rend pas compte qu’il « travaille » ses réflexes, puisqu’il joue et s’amuse!
C’est la mission de mon accompagnement : aider les enfants à s’apaiser grâce à la stimulation ludique des réflexes de sécurité.
Les exercices sont conçus pour revisiter des patrons de mouvements afin de stimuler la maturation des réflexes et de lever les blocages des difficultés d’attention, d’apprentissage de comportement émotionnels etc.
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